Dès l’arrivée du téléphone en France, les appels téléphoniques étaient reçus par des opératrices qui mettaient en communication la personne qui appelait avec le destinataire de l’appel.
Les opératrices « les demoiselles du téléphone » devaient être célibataires et en parfaite santé.
Dans un premier temps, elles travaillaient debout devant des tableaux d’opératrices. Ensuite, elles se sont assises .
A Narbonne et dans l’Aude :
Le premier réseau urbain et interurbain du département de l’Aude est né le 8 août 1892 à Narbonne. Au cours d’une délibération du 9 juillet 1891, le maire informe son conseil qu’il a été saisi par l’administration des Postes et Télégraphes d’une proposition d’établissement d’un réseau urbain à Narbonne, moyennant une avance remboursable de 12 000 francs. Il a consulté le président de la Chambre de Commerce de Narbonne et celui du Syndicat de commerce en gros des vins et spiritueux, pour connaître l’opportunité de l’opération.
Le président de la Chambre de Commerce y est favorable. Il espère que le conseil municipal votera les fonds, tout en se gardant bien de proposer une participation. Il estime que les abonnés ne feront pas défaut. Le président du Syndicat pense, pour sa part, que le prix de 200 francs pour un abonnement sera dissuasif pour ses adhérents. Il se trompe grossièrement car l’avenir prouvera que le négoce des vins va constituer localement, la catégorie socio-professionnel la plus engouée de téléphone.
Le résultat mitigé de cette consultation n’emporte pas l’adhésion du conseil municipal qui ajourne sa décision. Mais le maire, qui tient au projet, met à contribution le receveur des Postes pour l’établissement d’une liste de souscripteurs éventuels . Le recensement révèle 23 volontaires qui généreraient une somme de 5 400 francs. Le maire estime que le sondage laisse présager qu’aussitôt l’installation du réseau achevée le nombre des abonnés serait plus que doublé et que la ville serait remboursée immédiatement de son avance de 12 000 francs.
Les réseaux téléphoniques urbain et interurbain de Narbonne seront inaugurés le 8 août 1892.
Seul « Le Courrier de Narbonne » du 11 août rendra compte de la mise en service. Le central téléphonique est situé sur l’actuelle place du Colonel Deymes à côté de la MJC de Narbonne. Trois « demoiselles du téléphones » : Mlles Marie Deroux , Louise Deroux et Courbet assurent un service de 7h à 21h.
Le premier annuaire retrouvé, d’avril 1901, nous permet de dire qu’il y avait à cette date 81 abonnés à Narbonne (57 à Carcassonne). La majorité des abonnés exerçait dans le milieu de la viticulture.
En 1906, Narbonne compte près de 300 abonnés.
La crise entre 1906 et 1920 freinera le développement du téléphone dans l’Aude.
En 1917, le central téléphonique de Narbonne va brûler.
Les intempéries, la neige de 1906,1913,1918 et 1920 causeront de sérieux dommages au réseau téléphonique de l’Aude et de Narbonne.
Le 22 février 1936 : Le Conseil général vote un crédit de 3,5 millions de francs pour l'installation de l'automatique rural dans le département. Il est mis en service dans les six groupements téléphoniques aux dates ci-après :
- Quillan : 1er septembre 1936
-Limoux : 2 septembre 1937
-Castelnaudary : 23 octobre 1937
-Carcassonne : 2 janvier 1938
-Lézignan : 3 mai 1938
-Narbonne : juillet 1939,
Le 3 décembre 1976 voit l’achèvement de l'automatisation intégrale du département par la mise en service du centre de secteur de Mouthoumet. Il n’y a plus aucune opératrice dans l’Aude.
Le 6 septembre 1983 voit l’inauguration du central électronique de Narbonne-Tuileries ( capacité initiale de 7.680 équipements électroniques
Dans la vitrine devant vous :
En haut à gauche, l’équipement type d’une opératrice des années 1930 avec le micro plastron, posé sur le buste, dans lequel l’opératrice parlait, et sur la tête, le casque écouteur pour écouter la demande de l’abonné. A ses côtés un poste d’opératrice 4 directions de 1920.
En bas un poste d’opératrice des années 20 . Les contrepoids servaient à faire redescendre le jack (la fiche) après déconnexion de l’abonné.
Sur l’étagère du milieu, deux tableaux d’opératrice des années 60/70.
Dans la vitrine suivante en haut, deux tableaux annonciateurs d’appels. Quand un appel arrivait le clapet métallique tombait et « annonçait » l’appel.
Sur l’étagère du milieu : deux tableaux muraux d’opératrice qui pouvaient être installés dans une usine ou une administration.
En bas à droite, un tableau d’opératrice 5 directions.
A ses côtés, à gauche, une caisse contenant des batteries. Jusque dans les années 1910, l’énergie fournie pour que le téléphone fonctionne se trouvait chez l’abonné. Les techniciens des PTT venaient changer les batteries si nécessaire. Ils les transportaient dans ces caisses.